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l’autre couleur des étoiles. Mais quand il lui eut donné les trois robes, la princesse refusa de dire oui, parce qu’elle avait une marraine qui était fée et qui l’en empêchait.

Enfin le jour du mariage arriva. De grand matin, la princesse s’éveilla. Elle s’attacha à la tête un paliacat et dit à son père : « Je suis toute chiffonnée, je ne me sens pas bien ; mieux vaut remettre ça à un autre jour. »

Quand il se fut passé deux ou trois jours : « Eh bien ! lui dit son père, marions-nous. » Elle lui dit alors : « Donnez-moi la peau de votre âne », car le roi avait un âne qui faisait de l’or, et c’est pourquoi le roi était si riche. Mais le roi lui dit ; « Non, non, c’est impossible ! pour ça, jamais ! » Alors la princesse lui dit : « Si tu ne me donnes pas la peau de ton âne, je refuse de me marier. »

Le roi tint bon deux jours. Mais il souffrait tant qu’il fut obligé de retourner à la chambre de sa fille, et il lui dit : « Eh bien ! qu’y faire ? je te donnerai donc la peau de mon pauvre âne ; mais écoute bien : demain même nous serions mariés ! » Et il sortit en jetant la porte sur soi.

Le lendemain de grand matin, au chant du coq, la princesse se leva et courut chez sa marraine, qui habitait non loin du palais. Sa marraine lui dit : « Prends ta malle, mets toutes tes