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vous le trouverez dans la plaine, vous l’emporterez. » Mais pendant qu’ils causaient ainsi, il y avait un petit rat sous la chaise. Il écoutait, écoutait, puis il partit.

Le lendemain, de bon matin, la mère de Namcouticouti lui met un bonnet rouge. Namcouticouti arrive dans la plaine ; il coupe le bonnet par morceaux et il en donne un à tous ses camarades. Le loup arrive, il regarde, il voit tous les enfants avec du rouge sur la tête. Il est fou de colère. Il retourne chez la mère de Namcouticouti et lui crie : « Je vais vous manger, et tout à l’heure, vous êtes trop menteuse ! Vous n’avez pas d’enfant qui se nomme Namcouticouti ; vous vous êtes moquée de moi : je vais vous manger ! » La femme a peur et dit au loup : « Ne me mangez pas, Monsieur le loup ! C’est Namcouticouti qui vous a fait tous ces tours-là. Il est malin, mais je serai plus fine que lui ; écoutez-moi bien : demain je lui couperai les cheveux tout ras ; il couche toujours dans le lit de son père ; le soir je ferai semblant de fermer la porte, mais je ne ferai que la pousser ; vous entrerez dans l’obscurité, vous tâterez sa tête, vous le prendrez. » Le loup s’en va.

Le lendemain, pendant que la mère de Namcouticouti coupait ses cheveux, Namcouticouti se mit à réfléchir : « Mais pourquoi fait-elle donc de ma tête une brosse de coco ? » Il interroge sa baguette