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moi un peu d’eau à boire, mon enfant. » Namcouticouti répond : « Bien sûr oui, bonne femme, je vous donnerai de l’eau, parce que vous êtes vieille et que je suis jeune. » Et Namcoucoutiti donne à boire à la vieille. Quand elle a bu, la bonne femme lui dit : « Puisque tu es un bon enfant, je ne veux pas que le loup te mange. Prends ma baguette de fée, elle te fera prendre la forme que tu voudras. »

Namcouticouti retourne à la maison ; sa mère lui dit : « Aujourd’hui tu iras déjeûner au grenier. — Bon, maman, comme vous vous voudrez ! Mettez mon assiette au grenier, j’irai manger là haut. »

Le loup veille, veille. Sur les onze heures environ, il voit une petite souris près de l’assiette, la souris prend un grain de riz. « Eh toi ! ne mange pas ce manger-là ; c’est le riz de Namcouticouti, ça. » Mais la souris va, vient, tourne, et grain à grain, elle finit l’assiettée de riz. Il était tard : quatre heures allaient sonner. Le loup commence à se fâcher. Il descend et crie à la femme : « Et vous ! vous m’avez encore menti ! Namcouticouti n’est pas venu dans le grenier, je n’ai vu qu’un petit rat. — Mais comment êtes-vous bête comme ça donc, Monsieur le loup ! C’était Namcouticouti lui-même, ce rat-là ! Mais écoutez-moi bien. Demain je lui mettrai un bonnet rouge :