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couti, vous répondrez tous : C’est moi qui suis Namcouticouti ! » Le loup arrive et leur dit : « Mes enfants, dites-moi où est Namcouticouti ! » Tous les enfants crient : « C’est moi qui suis Namcouticouti, père loup ! c’est moi qui suis Namcouticouti ! » Le loup déconcerté retourne chez la mère de Namcouticouti et lui dit : « Eh vous ! croyez-vous vous moquer de moi ? Où est Namcouticouti ? — Mais, mon Dieu ! Monsieur le loup, je vous ai dit qu’il était dans la plaine, Monsieur le loup ! — Dans la plaine, il y a une troupe d’enfants ; je leur ai demandé qui était celui qui se nommait Namcouticouti, et ils m’ont tous répondu : « Moi, Monsieur le loup ! moi, Monsieur le loup ! moi, Monsieur le loup ! — Je suis sûre que c’est lui-même qui a inventé cette malice-là ; il est malin comme pas un. Mais écoutez-moi bien. Monsieur le loup : demain je lui donnerai son déjeûner dans le grenier ; vous vous cacherez dans un coin, vous l’attendrez, et je suis sûre que vous le prendrez. Mais voilà mon mari qui vient ; sauvez-vous de peur qu’il ne vous fasse du mal. » Le loup détale.

Le lendemain, de grand matin, le loup se cache dans le grenier. Vers six heures, la maman de Namcouticouti l’envoie chercher de l’eau à la rivière. Au bord de la rivière, Namcouticouti rencontre une vieille bonne femme qui lui dit ; « Donne-