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moi où tu l’as trouvée ? — Ce n’est pas la peine de retourner en chercher ; c’est au loup, cette eau-là ! » La femme lui dit : « Qu’y faire ? Je suis forcée d’y aller, cette eau-là me plaît trop. »

Et la voilà qui s’en va. Elle arrive au bord de la rivière boit, boit, boit jusqu’à tomber. Le loup arrive, la voit, vient à elle et lui dit : « Pourquoi as-tu volé mon eau ? Maintenant je vais te manger ! — Non, Monsieur le loup ! ne me mangez pas ! C’est une envie que j’ai eue, car je suis enceinte. Non, Monsieur le loup ! ne me mangez pas ! — Alors, quand ton enfant aura quatre ans, il faut que tu me le donnes ! » La pauvre femme a si grand peur qu’elle dit oui. Le loup la laisse partir.

Aussitôt qu’elle fut de retour chez elle, la femme accoucha. C’était un joli petit garçon, mais malin, vous dis-je, malin ! Inutile d’en parler !

Lorsque le petit garçon eut quatre ans, le loup vient chez la mère et lui dit : « Eh bien, commère, me voici ! Je viens chercher l’enfant, où est-il ? — Il est à jouer dans la plaine. Monsieur le loup ; allez le chercher, je suis sûr que vous le trouverez. »

Quand Namcouticouti voit venir le loup, il dit à ses camarades : « Eh vous, les enfants ! écoutez-moi. Si le loup vous demande où est Namcouti-