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— Eh toi, Jeanne ! cette eau-là commence-t-elle à bouillir ?

La seconde pierre répond ; « Oui, papa ! elle commence à chanter. »

Pour la troisième fois, le loup retourne à la fenêtre et crie avec colère :

— Mais toi, Jeanne ! cette eau-là n’est pas encore prête ?

La dernière pierre répond : « Oui, bonhomme ! viens la chercher. »

Le loup fait un bond et s’élance dans la cuisine : pas de feu, la chaudière est vide. Il court au fond de la cour et arrive à la petite case : la porte est grande ouverte, Jean s’est sauvé.

Le loup écume de rage. Il rentre dans sa chambre, tire ses pantoufles, met ses bottes, saute sur le chemin et détale.

Voilà Jeanne qui tourne la tête. Elle voit venir bonhomme loup et dit à Jean : « Voilà papa ! »

Le cœur de Jean saute, il dit à Jeanne :

— Ah mon Dieu, Mamzelle ! que voulez-vous que je fasse ?

— Il ne faut pas avoir peur ! Tu vas te changer en bassin et moi en canard : laisse-le venir.

Voilà Jean qui devient bassin, Jeanne devient canard.

Le loup arrive ; il aperçoit un canard et lui demande :