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petites pierres. Elle dit à la première de ces petites pierres :

— Quand papa va crier pour me demander si le feu est allumé, tu lui répondras : « Oui, papa, le voilà qui flambe. »

Jeanne jette la première pierre dans la chaudière. Elle prend la seconde et lui dit :

— Quand papa va crier pour me demander si son eau commence à bouillir, tu lui répondras : « Oui, papa ! elle commence à chanter. »

Jeanne jette la seconde pierre dans la chaudière. Elle prend la dernière et lui dit :

— Quand papa va crier pour me demander si son eau est prête, tu lui répondras : « Oui, bonhomme ! viens la chercher. »

Jeanne jette la dernière pierre dans la chaudière. Puis, elle va au fond de la cour devant la porte de la petite case où Jean est en prison ; elle prononce à voix basse deux ou trois mots, et la porte s’ouvre. Jeanne prend Jean par la main ; ce n’est pas le moment de causer : ils se sauvent.

Voilà bonhomme loup qui ouvre la fenêtre de sa chambre du côté de la cuisine et qui crie :

— Eh toi, Jeanne ! ce feu est-il allumé ?

La première petite pierre répond : « Oui, papa ! le voilà qui flambe. »

Le loup s’assied. Au bout d’un instant, il retourne à la fenêtre et crie :