Il est malheureusement certain que ce principe salutaire était étranger à l’esprit des négociateurs français. Encore plus à celui des autres négociateurs pour qui l’existence de l’État allemand était non seulement un fait, mais un fait légitime. On partit de là. Et même toute question de droit international public fut écartée. Quand M. Jules Cambon eut un scrupule et demanda si la Bavière, possédant, d’après la Constitution de 1871, une représentation diplomatique, ne devait pas être convoquée à la signature pour que l’instrument de la paix fût en règle, le problème fut examiné et tranché, séance tenante, par la négative.
Dès lors, tout s’ensuivit. Quand le conseil des Alliés chercha le moyen de désarmer l’Allemagne, il oublia le meilleur, qui était de ne laisser subsister que de petites armées attribuées à chacun des États allemands. Il ne connaissait pas ces États. Il donna une armée à toute l’Allemagne, une seule armée, c’est-à-dire qu’il la donna à la Prusse, rendant ainsi au « militarisme prussien » presque autant qu’il lui prenait. Ce jour-là, le public français eut une première inquiétude. Mais on était embarqué. Une fois, seulement, la délégation française, — nous croyons que l’honneur de cette initiative revient à M. Stephen Pichon, — tenta de manœuvrer dans le sens que les événements indiquaient, Elle proposa, timidement, de ravitailler de préférence les Bavarois. C’était le moment où un observateur neutre disait :