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CONSÉQUENCES POLITIQUES DE LA PAIX

venirs de la guerre s’éloignent. Ils entrent dans les musées historiques. Seules la Belgique et la France restent rassemblées en permanence, face au Rhin, par un même souci de sécurité, par un même instinct de conservation. L’alliance franco-belge est le premier point, le point solide autour duquel pourront se cristalliser d’autres alliances. Pour la nouer, il aura fallu pourtant de longs mois et passer par l’étape de la convention militaire. Elle ne se sera pas faite toute seule, et il a fallu que, des deux côtés, des hommes en prissent l’initiative. Elle a langui un moment à cause de la question du Luxembourg, comme si cette question ne devait pas être résolue par l’alliance au lieu que l’alliance en dépendît. Du temps a été perdu à chercher une combinaison anglo-franco-belge dont l’Angleterre ne voulait pas et comme si la meilleure façon d’intéresser le gouvernement britannique n’était pas de lui présenter la chose toute faite. Enfin, en Belgique même, il y a eu des résistances, des oppositions de parti. Tout cela pourra se représenter ailleurs. Tout cela prouve que, dans les cas les plus simples, les plus clairs, entre deux peuples qui ont subi la même invasion, et dans la fraîcheur de leurs souvenirs, l’entente et la collaboration rencontrent encore des obstacles.

On trouve surtout des alliances contre quelqu’un ou contre quelque chose. Celle de la Belgique s’est fondée sur une identité d’intérêts