politique, des méthodes de gouvernement, quelquefois même le noyau d’un personnel administratif. Sa présence atténuait les luttes de partis. Tel fut le cas de la Grèce, de la Belgique, de la Roumanie, de la Bulgarie, sans parler de l’Allemagne et de l’Italie dont l’unité avait été due aux maisons de Prusse et de Savoie. Neuf années seulement avant la guerre, les Norvégiens, s’étant séparés de la Suède, avaient encore librement choisi la forme monarchique comme étant la plus convenable à leurs débuts. En 1919, la mode avait changé. Les Alliés ont affranchi les nationalités en masse et ils ont instauré la démocratie universelle. Tous les nouveaux États, sans exception, sont au régime de la République parlementaire. Leur constitution est calquée sur les modèles les plus hardis. Dangereuse expérience. Ceux qui peut-être ne la désiraient qu’à moitié ont dû la subir. Ils seraient mal notés, suspects de tendances autocratiques et de sympathies pour Guillaume II, accusés d’impérialisme, s’ils n’attestaient pas leur fidélité aux idées républicaines. En sorte que la Pologne elle-même essaye de nouveau ce qui l’a jadis tuée.
La démocratie pure est introduite dans des pays qui ont tout à créer, tout à fonder, des frontières à défendre, des populations hétérogènes à unir : œuvre rude, de longue haleine, qui s’accommode mal d’un gouvernement faible, instable et divisé. Étant neufs, ces pays ne possèdent pas le correctif des pays anciens qui ont