Pologne a été en danger, a pris ouvertement le caractère d’une « ligue des neutres ».
Enfin, et ce n’est pas la moindre chose à considérer ; quels sont les hommes et les principes qui dirigent les pays neufs ? Quelle est la nature de leurs institutions ? À quel régime sont-ils soumis ? Quelles garanties offrent-ils à l’intérieur contre les tares diverses dont ils ont été affligés à leur naissance ? L’unité nationale de la plupart d’entre eux est encore à faire. La Tchéco-Slovaquie ne porte sans doute ce nom que pour signifier que la fusion entre Tchèques et Slovaques est loin d’être accomplie. Ces pays sont à l’âge des maladies d’enfance. Où est, chez eux, l’élément fixe, l’expression permanente qui, à l’origine de toutes les nations européennes demeurées solides, a été une dynastie ? Sauf la Roumanie, la Yougo-Slavie et la Grèce qui conservent la leur, — bien ébranlée dans ce dernier pays, — les autres nationalités ont sauté à pieds joints dans la démocratie pure. Tout le long du dix-neuvième siècle, il avait été admis que les peuples enfants avaient, plus que les autres, besoin de tuteurs. Une nationalité qu’on libérait, une « unité » qui se formait recevaient ou se donnaient une monarchi constitutionnelle. Celles qui n’avaient pas de famille désignée par l’histoire empruntaient un prince à une dynastie régnante pour éviter les compétitions, et la greffe produisait ses effets ordinaires. Le nouveau roi se nationalisait rapidement. Il apportait des relations avec l’étranger, de l’expérience