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prêtres et il lisait Le Siècle, comme tout le monde. Joseph Gendron était, en tout, comme tout le monde, à ceci près qu’un soir il avait été saisi du frisson sacré et qu’il voulait retrouver ce frisson, comme s’il eût par hasard surpris la chaste Diane au bain et qu’il eût désiré entrevoir encore la déesse.

Cependant il dispensait avec zèle le poulet sauté et le Fleurie. Il traçait sur l’ardoise des additions exactes. Il était probe, laborieux, économe. Ses parents, étant morts, lui avaient laissé au pays un peu de bien. Il ne se fâchait jamais quand les clients l’appelaient Polioute. Et c’est pourquoi, aussi bon administra­teur et bon père que Félix, sénateur romain et gouverneur d’Arménie, Levreau pensa que son auxiliaire était le mari qui convenait à sa fille Héloïse.