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tion ou plutôt, pré­férant les corvées domestiques à la ser­vitude militaire, son désir était d’être ordonnance de son capitaine. Quand il était parti, sa mère lui avait dit : « Sur­tout, Joseph, ne va pas de l’avant. » Gendron, canonnier, suivait ce conseil de prudence. Son esprit était simple. Il prenait le temps comme il venait. Son plaisir était, le dimanche, de retrouver, dans le bois, des payses qui étaient nourrices, ayant fauté. Et, tandis qu’elles allaitaient l’enfant des maîtres, il cha­touillait d’une petite branche de troène le globe veiné de leur sein.

Un soir qu’il avait une permission de minuit et un peu d’argent que lui avait envoyé sa grand’mère, il dîna chez Levreau, non loin du Luxembourg. Levreau était aussi du pays.