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ressusciter une puissante Allemagne, que le tour de la France était venu après celui du Danemark et de l’Autriche — alors il fut trop tard. La démocratie allait, plus cruellement qu’il ne lui était arrivé encore, payer ses erreurs, son ignorance. Et nous les expions à notre tour. Jamais et pour aucun peuple la parole biblique n’a été plus vraie : « Les pères ont mangé des raisins verts et les fils ont les dents agacées. » À Sedan, la « politique que le peuple élaborait depuis 1815 » parvenait à son terme. Les Français que le plomb de la « Prusse libérale », de « l’alliée naturelle » de la France, vint tuer alors, purent répéter, comme ceux qu’il a tués depuis, le grand mot amer d’un des poètes de la sagesse romaine : Delicta majorum ! C’est des fautes de nos pères que nous mourons ! Notre destin, notre tombeau, nos propres générateurs nous l’ont préparé…