dats improvisés, presque des enfants, les derniers que la France avait pu lui fournir, il tenta encore d’arrêter l’ennemi, puis de le tourner pour le battre. Faute de forces, ses dernières combinaisons échouèrent. Le 30 mars, les Alliés étaient maîtres de Paris et, de Montmartre, un Allemand écrivait : « Il y avait neuf siècles et demi que notre empereur Othon avait planté ses aigles sur ces collines. »
Le 11 avril 1814, à Fontainebleau, Napoléon abdique. Non seulement son Sénat, issu du Corps législatif de brumaire, qui était lui-même issu de la Convention, l’a abandonné et demande les Bourbons, mais ses maréchaux, dans des scènes violentes, l’ont pressé de renoncer au pouvoir et de partir. On était revenu à la situation qui s’annonçait avant le 18 brumaire et à laquelle le Directoire avait voulu échapper. C’est encore Albert Sorel qui remarque que l’Empire finit, comme avait commencé le Consulat, par une de ces « journées » qui avaient renversé tant de gouvernements révolutionnaires. Le 5 mai, Louis XVIII entrait à Paris, tandis que l’empereur déchu débarquait à l’île d’Elbe.
Son histoire, qu’attend à Waterloo un lamentable épilogue, n’est pas encore finie. Une seule chose l’est, et le retour de l’île d’Elbe n’y changera rien : la Révolution, malgré la métamorphose impériale où elle s’était réfugiée, n’a pas réussi à donner à la France l’extension qu’elle avait rêvée. Elle se termine par une défaite. Il s’agit maintenant, au milieu des bouleversements qu’elle a multipliés en Europe, de rendre à la France vaincue son rang et la sécurité.