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livré aux Jacobins. En juin 1799, une révolte des Conseils défit ce que le coup d’État de fructidor avait fait, remania le Directoire sans que le Directoire nouveau fût meilleur que l’ancien. Cependant, au-dehors, les revers se succédaient. Après la défaite de Novi, l’Italie fut perdue. Sans une victoire de Masséna à Zurich et un succès de Brune en Hollande, qui arrêtèrent l’ennemi, une débâcle était menaçante. La confusion régnait dans les assemblées politiques, et le Directoire, à droite, ne savait plus où aller. Bonaparte, de son côté, venait d’échouer en Syrie où il avait essayé de s’ouvrir un chemin. L’expédition d’Égypte était sans issue. Informé des événements de France, il résolut de rentrer, échappa aux navires anglais par une fortune extraordinaire, et, le 9 octobre 1799, il débarquait à Fréjus.

Un mois plus tard, le 9 novembre, 18 brumaire, le Directoire était renversé par un de ces coups d’État dont il avait donné le modèle et qui finissaient par sembler ordinaire à tout le monde. La Révolution, — ou plutôt la période révolutionnaire proprement dite, — se terminait par l’aveu d’une cruelle impuissance à fonder un gouvernement.