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Une assemblée, semblable à celle qui avait jadis élu Hugues Capet, approuva, sur l’avis conforme des juristes. L’avènement de la branche cadette se passa donc aussi bien que possible. Il n’en est pas moins vrai qu’il y avait eu discussion, et dans un temps où les Français n’étaient pas très portés à respecter le pouvoir. Sans doute il ne s’éleva qu’une réclamation, celle d’Édouard III, petit-fils de Philippe le Bel par sa mère Isabeau. La réclamation fut écartée pour diverses raisons dont la majeure fut « qu’en France on ne voulait pas être sujet du roi d’Angleterre ». Mais la revendication d’Édouard servirait bientôt de prétexte au besoin d’expansion du peuple anglais. Dans ce conflit, par lequel le royaume de France sera mis tout près de sa fin, l’ennemi ne manquera pas d’attaquer les titres de Philippe VI que les Flamands appelleront le « roi trouvé » et les Anglais : l’usurpateur. Quelque chose en restera, un certain discrédit qui sera manifeste dans la quasi-révolution d’Étienne Marcel. Si peu que la Monarchie française soit contestée, elle l’est : Charles le Mauvais n’eût pas été possible au siècle précédent. Dans ces fâcheuses circonstances, où la fortune abandonne pour la première fois les Capétiens, il y a le germe des prochaines calamités.