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rétablirons pas à son sujet les vérités et les réalités d’ordre historique et politique qui sont maintenant clairement établies dans la question des alliances de 1870. L’ouvrage du disciple, ami et protégé de M. Ranc, est un ouvrage de polémique. C’est à ce seul titre qu’on peut l’examiner.

La thèse est simple : ce qui a perdu la France, c’est son dévouement aux intérêts de Rome, c’est de n’avoir pas assez fait pour l’unité italienne. Un peu plus de sacrifices à l’Italie, et nous avions à jamais une alliance indéfectible. De 1849 à 1870, tout ce qui s’est fait pour l’Italie s’est fait pour la France, tout ce qui s’est fait pour le Saint-Siège s’est fait contre la France. La première expédition de Rome en 1849 ce fut « le premier acte de ce drame historique : la Trahison de la France, au profit de l’Église, dont le traité de Francfort fut l’épilogue, — et dont la séparation de l’Église et de l’État est la sanction tardive. Aboutissement fatal, longtemps attendu par tous ceux qui croient à cette injustice immanente qui sort des choses. » On voit l’actualité de la thèse : la séparation est ainsi présentée comme une réparation nationale, le châtiment du tort que la protection de l’indépendance du Saint-Siège a causé à la patrie.

Il est curieux d’observer que le point de vue auquel se placent les écrivains et les publicistes de l’opinion de M. Henri Genevois dans leurs jugements sur le second Empire n’est plus tout à fait celui des jours héroïques de l’opposition. Le Deux-Décembre est sans doute un crime abominable. Mais on en parle