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donnait de mauvais rêves. Nous avions fait des guerres heureuses à deux grandes puissances européennes. Il s’agissait d’enlever au moins à l’un de ces deux puissants adversaires la tentation de prendre une revanche grâce à l’alliance de l’autre. Ce ne pouvait être la France, de l’avis de quiconque connaissait l’histoire et le caractère national français. Du moment qu’un traité de Reichstadt pouvait être conclu sans notre consentement et à notre insu, la vieille coalition de Kaunitz : France, Autriche, Russie, n’était pas non plus impossible, dès que les éléments qui lui étaient nécessaires et qui existaient à l’état latent en Autriche arriveraient au pouvoir dans ce pays. L’antique rivalité, l’antique aspiration à l’hégémonie allemande, fussent alors redevenues un facteur de la politique autrichienne qui pouvait trouver des points d’appui soit en France, comme il en. avait été déjà question au temps de Beust et de la rencontre de Salzbourg, soit dans un rapprochement avec la Russie, tel qu’il était indiqué dans l’arrangement secret de Reichstadt. » (Ibidem, au chapitre XXIX, intitulé la Triplice, p. 233.)