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par les historiens républicains. Loin que le Saint-Siège ait causé nos revers, tout démontre que s’il avait été mieux défendu, avec plus de système et d’esprit de suite, nos destinées, comme celles de l’Europe, eussent radicalement changé. Une grande politique conservatrice, une politique de droite suivie avec un ferme dessein empêchait les transformations allemandes et italiennes, réparait les désastres du premier Napoléon, achevait l’œuvre de nos rois et l’effort de plusieurs siècles, en donnant à la France ses frontières naturelles : Charles X est tombé au moment où il allait étendre le royaume sur la rive gauche du Rhin.

On n’arrivera pas à démontrer que les idées contre-révolutionnaires aient jamais nui à la France. Dans cette question des alliances de 1870 encore, à défaut des documents qui ne manquent même pas, le sens commun atteste que l’intérêt français, loin de lui être contraire, était solidaire de celui du Saint-Siège. On peut dire que si Rome était encore cité pontificale, le drapeau français n’eût pas cessé de flotter à Strasbourg. Tant il est vrai que tout ce qui se fait contre le catholicisme se fait contre la France, — et réciproquement.