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après par un article de revue. Chose singulière, dès qu’on va au fond de ces études, on y découvre cette passion religieuse pour le droit des peuples et le principe des nationalités qui désarmait, sous l’Empire, l’opposition des libéraux et des révolutionnaires conscients. Loin de blâmer la politique napoléonienne, on répète que nous devions voir sans jalousie, que nous devions même aider jusqu’à leur développement intégral, l’unité italienne et l’unité allemande, ces deux sœurs cadettes de l’unité française. Toute autre vue eût été mesquine et indigne d’une grande nation. Et c’est d’ailleurs, ajoute-t-on, du jour où Napoléon III trahit cette politique libérale et généreuse, du jour où il tenta de s’opposer aux progrès de la Prusse et à l’ambition légitime de la maison de Savoie, que, par l’effet de la justice immanente, commencèrent pour lui et pour la France la décadence et les défaites.

Ainsi, ce sont les illusions de Quinet, de Havin, de John Lemoine, illusions qui furent aussi celles de Napoléon III, et que l’on croyait jugées et condamnées par l’événement, que toute cette campagne réhabilite et remet en honneur. On ne nous dit même pas que revendiquer le Rhin, défendre Rome, interdire à jamais aux Hohenzollern de poser leur candidature au trône d’Espagne était une inconséquence après qu’on avait fait Magenta et Solférino, assisté inerte à Sadowa, prêté la main à l’avènement de Charles de Hohenzollern au trône de Roumanie. On reproche autre chose à Napoléon III : son vrai