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point l’Empire et la République lorsqu’il écrit : « Si Moustier se fût levé, et nous eût répondu ces simples mots : — Nous entendons respecter dans l’avenir comme nous l’avons respectée dans le passé la liberté de l’Allemagne, — c’eût été l’effet d’un coup de soleil sur la glace : tout eût fondu ; les équivoques se dissipaient ; la confiance renaissait ; il y avait partout un immense soupir de soulagement, et Bismarck eût-il persisté dans des desseins belliqueux, il eût suscité en Allemagne un mouvement d’opposition bien plus irrésistible que celui dont il avait eu tant de peine à triompher en 1866. »

Autant de métaphores, autant d’atteintes à l’évidence même. Pourtant M. Ollivier termine son volume par ce conseil de sagesse : Et nunc erudimini. Mais l’idéalisme révolutionnaire est incorrigible. Rien, pas même l’infortune, ne l’enseigne jamais. À ce titre, la persistance des illusions de M. Émile Ollivier vaudra de rester comme un exemple historique.