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fidélité au principe des nationalités pour que la France recommençât au delà du Rhin ce qu’elle avait déjà imprudemment fait et laissé faire au delà des Alpes. Et quand Napoléon III, à l’instigation, de l’impératrice, avertie par l’intérêt dynastique et inquiète pour le trône de son fils, essayait de réagir, tentait des retours timides et maladroits à la politique traditionnelle de notre pays, c’est alors que l’opposition criait à l’imprudence et à l’erreur. La seule excuse, la seule apparence d’excuse qu’on puisse invoquer en faveur de Napoléon III, ce sont les hommes de gauche qui la fournissent. Leurs récriminations, leur grandiloquence, leurs appels aux principes, enfin leur esprit de chimère, tout cela était fraternel à Napoléon III, tout cela trouvait un écho dans son cœur. Il ne suivait les conseils des sages, des politiques, que la mort dans l’âme. C’est pourquoi il les suivit trop tard, avec mollesse et inutilement. Les rares choses raisonnables qu’il ait faites lui laissèrent des remords, car elles contrariaient les leçons du testament de Sainte-Hélène, elles séparaient l’empereur de la Révolution, elles le privaient de l’estime des libéraux, des démocrates et des agitateurs du monde entier. Et c’est à cette estime-là qu’il tenait par-dessus tout. On peut dire que l’homme qui se réjouit le plus de l’avènement de l’Empire libéral avant même M. Ollivier, ce fut Napoléon III. Le césarisme libéral et révolutionnaire était au plus profond de ses vœux.

Napoléon III est certainement mort dans la persuasion où M. Ollivier reste toujours, que les