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bismarck

« Ce n’était pas trop prétendre de notre diplomatie, ajoute Bismarck, que de lui demander, selon les cas, de reculer la guerre, de l’empêcher ou de la faire éclater. » Bismarck lui-même la fit éclater en 1866 et ce fut Sadowa… Où en serons-nous seize ans après Locarno ?

Au tome IV, tout récemment paru, des Documents diplomatiques français (1871-1914), on trouve une dépêche où Gambetta relève avec inquiétude une phrase prononcée par Bismarck au Reichstag. Le chancelier s’était abandonné à dire qu’il regardait « comme un malheur pour la France et pour le peuple français la ruine d’une monarchie héréditaire ». L’ambassadeur Saint-Vallier s’en étant expliqué avec Hatzfeldt, reçut cette réponse « qu’il s’agissait uniquement d’un argument de tribune dont le sens et la portée ne devaient nous causer aucun ombrage, le prince nous ayant prouvé par toute sa politique, dans ces dernières années, qu’il était bien éloigné de montrer aucune hostilité à la forme républicaine établie en France ».

Ce trait, fraîchement exhumé, achève la figure de Bismarck telle que nous avons essayé de la rendre et complète celle de Stresemann.