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même placé, dans sa réponse à M. Montfort, du seul point de vue de ce qu’il appelle le fédéralisme intégral[1], c’est-à-dire le fédéralisme « à la fois économique et politique, syndical et régional ». Ou la France du XXe siècle sera fédérale, ou elle périra. C’est le dilemme par lequel conclut M. Paul Boncour. Et nous l’acceptons aussi. Mais à vouloir le fédéralisme sans sa condition, qui est la Monarchie, M. Paul Boncour risque bien d’émettre un vœu stérile et même dangereux.

En république, un mouvement centralisateur est seul possible ; lui seul garantit le pouvoir aux gouvernants, et l’unité nationale aux gouvernés. M. Eugène Montfort a rapproché, dans sa conclusion, nos propres déclarations fédéralistes de celles de M. Paul Bon-

  1. Demandons tout de suite à M. Paul Boncour pourquoi il parle de théocratie fédérale : il sait bien que cette expression ne répond à rien et que jamais la distinction du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel ne fut mieux observée qu’au moyen âge.