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de son « Union libérale », qu’il paraît s’apercevoir lui-même que ces vieilles folies ne sont pas de son âge. Sa confession rappelle un ironique poème de Nietzsche (qui, par parenthèses, n’a pas sur la jeunesse l’influence qu’on pensait : il n’est cité qu’une fois dans cette enquête) :

Dans le nord, — j’hésite à l’avouer, —
J’ai aimé une femme vieille à pleurer :
Liberté s’appelait cette vieille femme.

M. Bongrand estime que son Union est belle et digne d’admiration, parce que des catholiques, des protestants, des juifs et des « penseurs » plus ou moins libres s’assemblent uniquement pour ne pas se quereller. Car ils ne font vraiment pas autre chose. Et si ce n’est pas beaucoup, c’est encore tout ce qu’ils peuvent faire. Une règle élémentaire énonce qu’on n’additionne pas des bottes et des chapeaux. On ne peut rien tirer de plus d’une assemblée de gens