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sans feu ni lieu n’a jamais écrit une ligne qui fût d’un révolté. Loin de là, résigné à ne pas avoir de foyer, il a chanté celui des autres ; il a chanté la religion et la patrie — comme un homme rangé, comme un académicien — comme M. François Coppée lui-même.

Telle a été sa faute insigne. On l’a vu à l’excommunication qu’un écrivain socialiste a lancée contre lui. Verlaine suspect aux Allemands pour cause de patriotisme doit être également suspect aux cosmopolites. Et puis un poète de la Sainte Vierge n’est plus admissible dans les temps modernes. De fil en aiguille, le « critique » socialiste en venait à reprocher à Verlaine d’avoir donné un coup de poing à son éditeur qui lui refusait cent sous. Les socialistes de nos jours ont des préjugés qui sentent étrangement le bourgeois. On sait bien comment Béranger faisait parler son vieux vagabond :