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dont les mœurs furent aussi impures, soit très saine. Et ici, la science merveilleuse de leurs éducateurs ne les trompa peut-être pas. Des lettrés comme M. Léon Daudet auront beau dépenser leur talent en faveur de Verlaine : je ne crois pas que l’Église soit près d’en faire un saint Damase ou un Prudence nouveau.

Tandis que le poète maudit et toujours errant se morfond aux confins de la religion et du monde religieux, il se voit décidément repoussé du paradis laïque et révolutionnaire. Il y avait, pour un vagabond ennemi des lois et des règlements de police, assidu des hôpitaux et des geôles, une belle place de poète anarchiste à prendre. Verlaine a eu la maladresse de ne pas attaquer la société en marge de laquelle il a vécu et qui ne lui fut jamais douce. Il a eu le tort de ne pas adopter les idées qui, selon la règle, auraient dû répondre à son existence errante misérable. Ce