Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/60

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nut l’amertume d’être abandonné par la plupart de ses disciples ; enfin de Villiers de l’Isle Adam, solitaire, misérable, orgueilleux, sardonique, génial et ignoré.

Verlaine, pour la mémoire de qui une étoile nouvelle avait paru se lever depuis sa mort, ne s’était pourtant pas trompé en se plaçant à l’enseigne de ses cinq compagnons d’infortune. Verlaine est bien un « poète maudit ». On s’en aperçoit depuis quelques jours.

Nous allions dire que Verlaine n’a jamais eu de chance. Et il y paraît bien puisque, après qu’un buste lui a été refusé dans le jardin du Luxembourg pour cause d’immoralité, l’administration allemande refuse de laisser apposer une plaque commémorative sur la maison de Metz, où il est né, pour crime de lèse-germanisme.

Il est, sinon plus exact, du moins plus explicite de dire de Verlaine qu’il a mal réglé sa vie. La chance, cela con-