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LE POÈTE MAUDIT

Verlaine, sous l’anagramme qui lui était cher de Pauvre Lélian, s’est rangé de lui-même au nombre des Poètes maudits, dans un petit livre où il parle de Corbière, ce précurseur, qui mourut avant d’avoir pu se faire connaître sinon d’un petit groupe qui le pilla ; de Rimbaud, l’enfant terrible du symbolisme dont la vie fut aussi brève qu’aventureuse ; de Mme Desbordes-Valmore qui, après avoir gémi tout le long de son existence, connut cette suprême disgrâce d’être ressuscitée par le Chef des odeurs suaves ; de Mallarmé, paisible professeur d’anglais qui bravait héroïquement la gloire retentissante du ridicule, qui avait assez de goût pour souffrir de son impuissance et qui con-