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Ou bien ceci, sous le titre un peu dérisoire de « Musique » :

Dans un coin de la ville ancienne disparue,
Depuis douze ans bientôt passés, j’habite, rue
De l’Éperon, au rez-de-chaussée, un très vieil
Hôtel, hanté par les oiseaux et le soleil.

Et l’on pourrait citer cent autres exemples où les tentatives rythmiques sont aussi malheureuses, où l’oreille, dont parlait si justement Banville, aurait à souffrir d’un semblable dédain de la plus élémentaire harmonie. Plus d’une boiterie de ce genre-là irrite trop souvent chez lui. Mais comment expliquer qu’un acrobate aussi accompli dans l’art des vers soit tombé et retombé dans des fautes pareilles ? Cela ne s’explique pas. Il y a, en poésie comme ailleurs, les choses qui réussissent, et les autres. Trop souvent, dans ses hardiesses, dans ses expériences, ce chanteur, qui fut pourtant toute sa vie uniquement un chanteur, n’aura pas réussi.