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rien. J’ai entendu de vieux hommes de lettres réciter comme une strophe immortelle :

Ce fameux divan est un van
Où l’on vanne l’esprit moderne.
Plus absolutiste qu’Yvan,
Ce fameux divan est un van.

Eh bien, il n’y a pas à dire, nous n’y sommes plus. Ce fameux divan n’ayant plus de gloire, la moquerie a perdu tout son sel. Et nous nous sentons plus près, au contraire, de certaines plaisanteries « figaresques » écrites vers ses derniers jours par le poète toujours resté gamin, sortes de nouvelles à la main rimées, où le perdreau par exemple, se plaint d’être mangé par des grues. Pauvre et charmant Banville ! faut-il qu’on en soit réduit à ne plus le trouver amusant que dans ces petites choses-là ? Il n’y a pas jusqu’à l’extraordinaire virtuose qu’il fut dans l’art des vers qui ne nous choque par certains côtés. « Je ne m’entends qu’à la métrique »,