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que chez les Goncourt. Nous avons passé à des plaisanteries d’un autre tour, et rien ne se démode plus vite qu’un genre de plaisanterie. À peine pouvons-nous connaître, par ouï-dire, les grotesques qu’énumèrent les Occidentales, — sans que le poète, malheureusement pour lui et pour la durée de son œuvre, les caractérise, montre leur trait de ridicule humain, de ridicule éternel, comme Boileau l’a su faire pour ses abbés Cotin. L’idée de la richesse elle-même, aujourd’hui, ne nous est plus donnée par les mêmes banquiers qu’au temps de Banville. Nous pensons aux milliardaires d’Amérique quand il s’agit d’évoquer le supplice que la fortune inflige à ses favoris. Lui, il plaignait dans ses stances la pauvreté de Rothschild… Nadar, « monsieur Scribe », Gil Pérès, le divan Le Pelletier, voilà sur quoi Banville dépensait sa verve, sans compter les noms qui ne nous disent plus rien de