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bons jours le plus amusant des romantiques, un clown en poésie qui a eu dans sa vie plusieurs idées, dont la plus persistante a été de n’exprimer aucune idée dans ses vers. »

Je vous renvoie aux Contemporains pour apprendre comment M. Jules Lemaître fait tourner cette « impression sincère » en jugement motivé. (Soit dit sans rouvrir le vieux débat sur la critique « impressionniste ».) Et vous verrez que, sur l’art de Théodore de Banville, sur sa conception de la poésie, sur la nature de ce charmant esprit, il n’y a plus rien à dire après M. Lemaître. Je me suis demandé seulement, un peu perplexe, si Théodore de Banville était resté aussi « amusant » de nos jours qu’aux environs de 1895. Et s’il y a lieu de reviser l’arrêt des Contemporains — pourtant si modéré jusque sur ce point-là, — c’est au sujet du plaisir que la lecture de Banville est encore capable de nous apporter.