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Gobineau eût fait devant ce sang-mêlé une grimace significative. L’espèce Zola qui fourmille sur les quais de Livourne, de Gênes, de Smyrne n’est pas à un très haut degré dans l’échelle des êtres humains.

Son éducation, son premier milieu, sans avoir rien qui déshonore, n’étaient pas pour racheter ses origines. On connaît ses débuts. Zola s’instruisit évidemment tout seul, par des lectures de hasard comme en peut faire un commis de librairie, un habitué des cours du soir. M. Edmond Lepelletier, qui l’a connu intimement, a raconté son mariage avec la fille d’une débitante de vins, sœur d’un ouvrier en bâtiment ; de sorte que Zola put se documenter de première main pour l’Assommoir et peindre au naturel Gervaise et Coupeau, et peut-être même la noce fameuse et la burlesque promenade au Louvre.

Tout est peuple en Zola : il ne serait pas difficile de le prouver avec ses