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prits vulgaires. Il est regrettable seulement pour leur mémoire que ces gentilshommes, sous l’empire de ce précepte de l’école qui ordonnait la tenue quotidienne d’un calepin de notes, aient attaché leur nom à un recueil de bavardages littéraires dont le ton se fit d’année en année moins digne. Mais le Journal des Goncourt est un recueil trop amusant et qui sera un jour trop utile pour qu’on le reproche beaucoup à ses auteurs.

Alphonse Daudet, dont si longtemps la faveur publique lia la gloire à celle de Zola, fut pourtant bien différent de lui. Méridionaux, ils l’étaient tous deux : mais, Zola à la façon de ces méditerranéens de sang mêlé, issus de trois ou quatre races qui composent en résumé une sorte de maltais-levantin ; Daudet, lui, sans être un provençal très pur, avait pourtant sur ses traits comme dans son style quelque chose de la tradition latine. Mieux encore, sa verve et