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chir un peu, on voit que c’est de lui que vint le mauvais renom qui a frappé cette école. Il l’a éclaboussée de sa personne et de sa plume. Cependant Flaubert, le chef, Daudet, les Goncourt, Maupassant, principaux disciples, n’offraient pas beaucoup de points de comparaison avec cet homme de lettres qui paraissait, ainsi que son héros Coupeau, descendu tout droit de la Goutte-d’Or.

Cette école naturaliste, tout avait sollicité sa naissance. Les mœurs du temps, le goût du public, le discrédit du romantisme y conspiraient avec des enseignements de Sainte-Beuve et de Taine. Les prétentions du naturalisme à observer et à rendre strictement « la vie » risquaient dès l’origine de le faire descendre fort bas. C’est grâce à la qualité de ses représentants qu’elle a évité si longtemps de choir dans la vulgarité et dans la platitude où l’aura finalement laissée Émile Zola.