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promontoires et il en garda le goût de la mer, des horizons, de la solitude et des voyages. Et puis sa santé fragile l’obligea, très jeune encore, à renoncer à une carrière aussi fatigante, et d’ailleurs trop régulière, trop monotone encore à son gré. Sa vocation d’artiste s’est déjà révélée à lui-même. Il se sent né pour une autre besogne que celle des feux tournants et des feux fixes. Pour rétablir sa vigueur physique, les siens ne regardent pas à l’argent. On l’envoie vivre sur le continent, sous de plus chauds climats, pour combattre la phtisie. Longuement, à loisir, il visite la Suisse, l’Italie, la France. S’il n’y trouve point la guérison, c’est en France pourtant qu’une prédilection le retient le plus. Et si son intelligence, son art et sa vie ne s’y fixèrent pas, c’est qu’il n’était pas de l’espèce des hommes que les choses et le sol peuvent fixer. Mais il y trouva et ses sympathies et ses destinées.