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gion dont on attaque les prêtres se trouve aussi bien menacée.

La littérature a reflété avec une exactitude parfaite cet état de l’opinion. Avec un succès égal, certains auteurs divulguaient les magnifiques résultats de la médecine moderne et les méthodes par lesquelles les savants les avaient obtenus, tandis que d’autres traçaient de ces mêmes savants de terribles caricatures. Il est profondément humain de chercher dans le ridicule une revanche des angoisses et des ennuis que le médecin apporte avec lui. Quelques-uns se demandent si l’on n’exagère pas la vengeance en allant la chercher jusque dans l’odieux ? C’est ce qu’a fait, après Molière, M. Léon Daudet dans ses Morticoles dont l’immense succès a pourtant prouvé qu’il s’était tout à fait rencontré avec le sentiment public. Combien de malades cette terrible satire aura vengés de l’homme qui — parfois sans résultat — les a tenus à sa merci,