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Mme Adam nous raconte que Juliette Lambert qui ne prit jamais au sérieux les rodomontades napoléoniennes de son grand-père (de qui les états de service se comptaient aux ambulances, car il avait été médecin), fut d’abord plus docile aux enseignements de sa grand’mère. Bourgeoise fière de son rang, celle-ci apprenait à la fillette la monarchie de Louis XI « le père des Communes », de Louis XIII « qui avait fendu en deux les tours féodales », et enfin de Louis-Philippe qui avait élevé à sa plus haute splendeur le Tiers Etat. Les semences ainsi jetées par cette digne bourgeoise de Picardie ne devaient pas être à tout jamais perdues, encore qu’elles aient été par la suite si violemment contrariées.

La bonne dame royaliste ne s’adressait chez sa petite-fille qu’à un sentiment, l’orgueil de son rang. Si fort qu’il fût, il ne tint pas contre les tempêtes que leva dans son jeune cœur l’ardent