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sait. Elle sait aussi qu’il faut compter avec le père. Le vieux duc, tout déchu qu’il est, n’en a pas moins l’orgueil de son nom, un orgueil aussi fort peut-être que celui de « l’émigré », auquel il ressemble d’ailleurs par certains traits. Le duc de Colombières a déjà roulé si bas sur la pente, qu’il pourrait bien, lui, au point où il en est, épouser une marquise Palmi. Mais que son fils, l’espoir des Colombières, allât donner son nom à la fille naturelle d’une demoiselle Le Robert, — cela jamais. Et comme Guillaume insiste, le vieux duc, recourant à une fiction héroïque et qu’il ne sait pas si dangereuse, lui révèle que, depuis vingt ans, la marquise Palmi est sa maîtresse et que Louise est sa fille… Sa fille ! Le duc ignore tout de l’aventure des deux jeunes gens : il la découvre, quelques minutes plus tard, par le coup de pistolet dont Guillaume se punit d’avoir été, sans le vouloir, incestueux.

Cette émouvante nouvelle, magnifi-