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Xerxès le montre assez. Dans ces lieux fameux il n’apporte que ses lointains souvenirs de classe et ne s’embarrasse pas d’archéologie. Cependant il heurte du pied une poutre de cèdre à moitié calcinée et c’est un motif suffisant pour qu’il évoque avec abondance la folie incendiaire d’Alexandre et qu’il élève de longues lamentations sur l’inconstance de la fortune et la chute des empires : nous lisons cela qui vient d’être imprimé et publié, sous une couverture neuve ; et nous ne lisons plus les Ruines de Volney.

C’est sur les ruines précisément que s’accuse et que s’exagère la mélancolie que Pierre Loti promène et soigne sous tous les climats. Instable et inquiet, de même qu’il ne peut rester en paix dans son pays et dans sa maison, Loti se trouve mal à l’aise dans le siècle où il vit. Aux pays lointains où il distrait ses humeurs, il ne demande pas seulement des horizons nouveaux, mais le senti-