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parer la restauration de la monarchie ou le triomphe de la faction d’Orléans, et de méditer la ruine de la ville héroÏque qui avait délivré la France et qui délivrerait un jour l’univers. Maintenant, à la voix du sage, il découvrait des vérités plus hautes et plus pures ; il concevait une métaphysique révolutionnaire, qui élevait son esprit au-dessus des grossières contingences, à l’abri des erreurs des sens, dans la région des certitudes absolues. Les choses sont par elles-mêmes mélangées et pleines de confusion ; la complexité des faits est telle qu’on s’y perd. Robespierre les lui simplifiait, lui présentait le bien et le mal en des formules simples et claires. Fédéralisme, indivisibilité : dans l’unité et l’indivisibilité était le salut ; dans le fédéralisme la damnation. Gamelin goûtait la joie profonde d’un croyant qui sait le mot qui sauve et le mot qui perd. Désormais, le Tribunal révolutionnaire, comme autrefois les