Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/130

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sommes sûrs à présent, M. Anatole France n’est pas la même chose que le bonhomme Raspail ni que le petit père Combes.

Les Dieux ont soif, c’est un roman sur la Révolution. Ce n’est ni un roman contre-révolutionnaire, ni un roman anti-révolutionnaire. Mais, quand on l’a lu, on sait ce qui fait horreur à M. Anatole France dans la Révolution. Et ce qui lui fait horreur, c’est Jean-Jacques, ce sont les doctrines de Rousseau. Il est très beau et il est très bien que ce livre paraisse au moment même de la cérémonie du Panthéon, puisqu’il est employé tout entier à montrer la malfaisance essentielle de la croyance à la bonté naturelle de l’homme.

Évariste Gamelin, jeune peintre, ardent disciple de David, est un jacobin à principes. C’est un pur entre les purs. C’est un fanatique, c’est un monstre, c’est un imbécile. La citoyenne Élodie, qui lui accorde ses faveurs, lui fait croire