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sien, et il faut sans doute plus de génie pour intéresser à la boutique de César Birotteau que pour étonner par la mise en œuvre des traits caractéristiques de la vie de Gould, de Vanderbilt, de Carnegie ou de Pierpont Morgan. Mais enfin M. Paul Adam, qui faisait représenter, il y a sept ou huit ans, au Théâtre-Libre et à l’Œuvre, le Cuivre, drame sur un trust sud-américain, était un véritable précurseur. C’était lui qui était désigné pour écrire le grand roman des grandes affaires « mondiales ». Il ne l’a point fait sans doute parce qu’il est trop occupé à retracer l’histoire de la sensibilité française au XIXe siècle. Ce roman, qui eût été touffu, mystérieux, terrible et plus énorme encore que les récits les plus prodigieux rapportés par les voyageurs, ce roman, le voilà fait et il est de la main du vicomte Eugène-Melchior de Vogüé, — du vicomte de Vogüé à « l’âme amène », comme quelqu’un a dit un jour.