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quiers à Rouen, des grand-jours à Troyes, et un parlement à Toulouse, tel qu’il se tenait précédemment. Ces chambres ou cours de parlements, revêtues d’ailleurs de hautes prérogatives, et composées, dans l’origine, de personnages éminents, ne représentaient donc plus dès lors les anciennes assemblées de la nation, que remplaçait réellement la convocation de trois ordres existants dans l’état[1].

Le règne de Philippe-le-Bel est encore remarquable par l’établissement, dans les ports et aux passages des frontières de terre, de gardes et de bureaux destinés à assurer l’exécution des édits concernant la sortie des marchandises, genre de commerce qui était alors connu sous le nom, de traite foraine. Cette institution était bien éloignée des combinaisons qui ont fait découvrir plus tard dans les douanes frontières un moyen d’encouragement et de protection pour toutes les industries nationales, en même temps qu’une nouvelle source de revenus pour l’état. Les douanes, organisées sous le règne de Philippe-le-Bel, portent, comme toutes les opérations bursales de l’époque, le sceau d’une aveugle fiscalité. Une ordonnance défendit de transporter hors du royaume des denrées et autres productions du sol, ainsi que des matières premières, et même des objets manufacturés. Ce que cette mesure présentait de désastreux pour le commerce d’exportation, alors très considérable en France, était atténué par la faculté que se réservait le roi d’accorder la per-

  1. Ordon. du Louvre, préface du t. 14, p. 32, art. 13. — Remontrances du parlement de Paris, du 13 mai 1615, au Mercure françois, t. 4, p. 55.