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à l'isolement ou assimilaient aux pays étrangers, pour leurs relations commerciales, des villes et des provinces entières ; que les jurandes et les maîtrises arrêtaient l'essor de l’industrie par leurs statuts, leurs privilèges et leurs procédures; que, dans toutes les juridictions, l’administration de la justice se payait par les parties au taux que fixaient eux-mêmes les juges ; enfin, qu’à l’exception de certains objets fabriqués, dont la valeur vénale se trouve réduite par l’effet de la substitution de procédés mécaniques à la main d’œuvre, depuis quarante ans, le prix des diverses productions, et notamment celui des fruits de la terre, sur lesquels repose l’impôt le plus productif, a augmenté du quart au tiers; et que, par conséquent, le signe monétaire, dont la valeur nominale est à peu près la même, a subi dans les échanges une perte égale à l’augmentation survenue dans la valeur des productions du sol, de l’industrie, et dans le prix des travaux.

Ces faits généraux font apercevoir une immense différence entre l’état ancien et l'état présent à l’avantage du temps actuel; mais ils ne suffiraient pas pour résoudre la question. Sa solution ne peut résulter que de l’exposé complet et de l’examen attentif des institutions financières de la France à une époque déjà éloignée de quarante années.

Cet expose et examen qui devait l'accompa-