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forcé, dont l'université obtint l’exemption, ensuite dans une subvention ou imposition générale, fixée d’abord au centième; puis au cinquantième du revenu de tous les biens. Elle fut établie de l’avis d’une grande assemblée de prélats et de barons que le roi avait convoqués[1].

1297. ― Peu de temps après, et toujours à l'instigation du monarque anglais, l’empereur d'Allemagne et la Hollande formèrent à Cambrai, contre la France, une ligue à laquelle prit part le comte de Flandres, vassal de Philippe. Alors aux impôts existants succédèrent une demi-décime, puis plusieurs autres, tant simples que doubles, ’sur le peuple et sur le clergé. Boniface VIII, qui occupait alors la chaire pontificale, prétendait conserver l’usage introduit à l’occasion des guerres saintes de faire autoriser par les papes les subsides demandés à l’Église : il défendit aux ecclésiastiques de payer les impositions, sous peine d’excommunication encourue ipso facto. De son côté, le roi fit défense au clergé d’acquitter les annates et les autres redevances qui s’envoyaient à la cour de Rome; mais pour ce qui mettait en question les droits de la puissance royale dans le gouvernement du royaume, Philippe jugea prudent d’opposer aux prétentions du pape l’opinion de personnes choisies parmi les corps les plus considérables de l’état. Ayant donc convoqué des pré-

  1. «Cum consilio baronum et prelatorum qui pro ista ordinatione facienda vocati et presentes fuerunt in generali convocatione.» (Ordonn. du Louvre, t. 12 p. 333 et suiv.) — Compilation chronologique de Blanchard, t. 1, p, 29.