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reté des routes : en conséquence, les seigneurs furent obligés de faire réparer les chemins et de les faire garder depuis le soleil levant jusqu'à la fin du jour; et, pendant ce temps, ils étaient responsables des vols commis sur les voyageurs dans l’étendue de leur seigneurie. Le roi lui-même faisait rembourser la valeur des objets volés dans ses justices.

Saint-Louis s'occupa également du soin de donner quelques encouragements aux arts mécaniques et d’animer les travaux de l’industrie, qui avaient été étouffés par le tumulte de l'anarchie. Il établit des corporations ou espèces de confréries, dans lesquelles il attribua aux ouvriers les plus anciens ou les plus distingués par leur habileté une inspection sur les plus jeunes et sur ceux qui étaient encore, novices dans leur art. Il voulut que, pour se former ces derniers fussent tenus pendant quelques années sous les yeux des plus expérimentés, et fissent preuve de capacité avant d'être admis à exercer une profession. Les communautés d’ouvriers devinrent alors des espèces d’écoles publiques ouvertes à tous les hommes laborieux. Mais le sage monarque, qui bornait la puissance souveraine aux soins d'encourager et de protéger, n’attribua à ces différentes corporations aucun privilège exclusif, et ne les soumit à aucune des taxes que la fiscalité inventa dans la suite; seulement, dans la vue de mettre les consommateurs à l'abri des tromperies du commerce, il institua des visiteurs de poids et balances, auxquels furent attribués quelques droits, si modiques que la charge en était presque insensible, à l’industrie.

Des réformes et des améliorations d’un si grand prix pour les peuples, avaient été précédées de mesures prises