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A l’égard des villes et des autres lieux qui relevaient directement de la couronne, un règlement intitulé Comment on doit asseoir la taille ordonna que cet impôt serait réparti par des prud'hommes élus sur un certain nombre d’individus désignés dans une assemblée de la communauté. Les élus devaient prêter le serment de ne suivre que la justice et leur conscience. Après qu'ils avaient fait la répartition de la somme demandée, ils étaient à leur tour taxés par quatre autres prud’hommes désignés à l'avance, mais dont les noms étaient tenus secrets jusqu'à ce moment.

L'agriculture était devenue tributaire des baillis et sénéchaux, tant royaux que seigneuriaux. Ces officiers, qui exerçaient alors toute police dans l’étendue de leur ressort, s’attribuaient le droit d’y permettre l’importation ou d’empêcher la sortie des grains, des vivres et autres comestibles; et, le plus souvent, les permissions ne s’accordaient qu’au plus offrant. De telles entraves ou occasionaient des disettes locales, ou forçaient le propriétaire à acheter par un sacrifice pécuniaire la liberté de vendre ses denrées. Saint-Louis mit fin à ces abus en ordonnant que le transport des grains d’une province à l’autre ne pourrait être défendu par les juges que dans le cas d’une nécessité bien reconnue, et que; quand une défense aurait été faite, elle serait sans aucune exception.

Dans l’impossibilité de supprimer les nombreux péages établis, au profit des seigneurs, dans les ports, sur les ponts, dans les passages, sur les chemins, et qui gênaient les communications et grevaient le commerce, le roi voulut en rendre le produit à sa destination première, qui avait été de pourvoir à l’entretien et à la sû-